Nos Lamas résidents


Pour l’instant, deux Lamas tibétains – Lama Tashi Nyima et Lama Zeupa – sont attachés à nos centres. Ils résident à Yeunten Ling (Huy). Ils prennent en charge les enseignements dans nos centres et donnent régulièrement des conférences en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en France et en Inde.

Ils résidaient depuis leur plus tendre enfance dans le monastère de Son Éminence  Dorje Chang Kyabje Kalou Rinpoché à Sonada, non loin de Darjeeling. Nos lamas – qui reçurent leur instruction de  Son Éminence  Dorje Chang Kyabje Kalou Rinpoché – font partie de l’école Kagyu, une des quatre écoles du bouddhisme tibétain. On appelle cette lignée l’école ‘orale’ ou ‘du perfectionnement’, parce qu’elle est fortement tournée vers la pratique, la méditation et les rituels. Elle puise sa force dans les liens puissants qui unissent le maître et son élève. En tant que grands maîtres de méditation, les lamas sont des exemples vivants.


A l’issue de leur formation, nos lamas effectuèrent une retraite de trois ans, trois mois et trois jours.

Ils se connaissent depuis leur plus tendre enfance et des liens de profonde amitié les lient. Ils sont comme des frères l’un pour l’autre et gèrent ensemble les enseignements et l’accompagnement des différents cours et rituels, dans un esprit quasi-familial spontané. Ces dernières années, ils ont mis l’accent sur le perfectionnement des élèves : ils proposent chaque année de nombreuses sessions où les participants ont l’occasion de se spécialiser et d’approfondir un seul domaine.


Lama Tashi Nyima

Lama Tashi Nyima est originaire du Bhoutan. Il entra au monastère de Sonada de  Son Éminence  Dorje Chang Kyabje  Kalou Rinpoché à l’âge de six ans. C’est là qu’il rencontra Lama Karta. Ils devinrent amis pour la vie. Durant un pélerinage, il reçut l’appel de Lama Karta : “Nous avons besoin en Belgique de quelqu’un qui puisse accompagner les poudjas (méditations cérémonielles)”. C'est ainsi que Lama Tashi Nyima vint s’installer en Belgique en 1992. Il est aujourd'hui reconnu comme un grand maître de la méditation. La retraite d’été annuelle «apprendre à méditer en trois phases» a été créée à son initiative et rencontre chaque année un succès grandissant auprès d’un public fidèle. L’enseignement rigoureux et les métaphores parlantes de Lama Tashi Nyima font sa renommée.

Lama Zeupa

Lama Zeupa réside en Belgique depuis 1993. Il est originaire du Sikkim, une province indienne à la frontière du Tibet. Il a fait ses études au monastère de Sonada. Après sa retraite de trois ans, il fit le tour de nombreux centres de dharma en Occident. Il décida de s’établir à Yeunten Ling.  Il était sous le charme de l’ambiance particulière du lieu. « J’avais la nette impression que le travail du dharma et les collaborateurs y étaient extraordinaires ».

Quand Lama Karta lui demanda de rester, il n’hésita pas un instant. Lama Karta déclara avoir choisi ces lamas parce qu’ils étaient qualifiés et faisaient preuve d’une grande ouverture d’esprit. Ils se caractérisent par leur patience, leur grande sagesse, leur discrétion et leur discipline.

Lama Zeupa enseigne dans nos centres depuis deux décennies. Il sait, plus que tout autre, se fondre dans le mode de penser des Occidentaux et emmène ses élèves dans des exercices de réflexion passionnants, grâce à ses raisonnements rigoureux. Ses enseignements se caractérisent par une grande originalité et un impact puissant sur le plan des résultats. Lama Zeupa enseigne également le yoga et fait des recherches expérimentales sur la relation entre corps et esprit au sein des arts martiaux, du Tai Chi, du Qi Gong et de la méditation.

Tempa Rubgay - moine

Tempa Rubgay est le moine-artiste qui se charge des nombreux aspects artistiques de nos instituts. Il a rejoint la Belgique en 1990 et est toujours prêt  à mettre ses talents de peintre et de sculpteur au service de la décoration de nos centres. Sa créativité bouillonnante est une source d’inspiration pour ses nombreux aides. La décoration des temples et stoupas respecte les canons de la tradition tibétaine : c’est à Tempa que nous le devons. « Tempa colorie la vie », disait Lama Karta. « Il est le quatrième homme de notre mandala ».

‘Je sais que, quand je partirai, la vie à Yeunten Ling suivra son cours. Tout comme Lama Ogyen savait que la succession était assurée quand il me choisit, moi aussi, j’ai choisi mes trois frères, afin de pouvoir partir le cœur léger’ disait Lama Karta.

Lamas regrettés

Le Vénérable Lama Ogyen

Notre premier maître – le Vénérable Lama Ogyen – est intimement lié à la progression du bouddhisme tibétain en Belgique. Il est né au Kham (Tibet Oriental) en 1933. À l’âge de 7 ans, il entra au monastère de Tsatsa. Il fuit vers l’Inde avec sa famille lorsque la Chine envahit le Tibet. Il y reçut les enseignements de  Son Éminence  Dorje Chang Kyabje Kalou Rinpoché et, une fois sa retraite de trois ans effectuée, celui-ci l’envoya enseigner en Belgique, à la demande des Occidentaux et avec la bénédiction de S.S. le Dalaï-Lama. Il fut le premier maître de l’école Kagyu dans notre pays. En tant que directeur spirituel, il fit preuve de compassion, d’humilité et de ténacité. Ces qualités l’aidèrent à développer l’institut de Schoten et à créer Yeunten Ling. Il dirigea ces centres durant plus de vingt ans. La maladie l’obligea à transmettre la direction spirituelle à Lama Karta. Lama Ogyen nous quitta en 1990.

Lama Karta

Lama Karta est né peu de temps après que ses parents aient fui le Tibet. Son grand-père était un grand pratiquant, ce qui explique pourquoi ses parents, qui étaient pieux, l’envoyèrent au monastère de Sonada près de Darjeeling, en Inde. Il y bénéficia d’une éducation monacale stricte au pied de l’Himalaya, accompagnée d’études laïques à la Tibetan Central School de Kurseong. Il partagea ses études entre deux mondes : le matin, il revêtait ses habits de moine pour suivre les enseignements du monastère, pour ensuite enfiler l’uniforme de l’école et bénéficier d’une éducation occidentale dans une école anglophone.

À l’âge de treize ans, il fut marqué par la mort de son père. ‘Mon père nous quitta en deux jours. Cet événement est gravé dans ma mémoire : je compris alors pleinement à quel point l’impermanence est au cœur de la vie. Cette expérience m’a fait comprendre l’importance d’apprécier cette existence en lui donnant tout son sens.’

 À dix-sept ans, Kalou Rinpoché, en accord avec la mère et les professeurs de Lama Karta, lui demanda ce qu’il voulait faire de sa vie. Lama répondit qu’il souhaitait devenir médecin pour soulager les souffrances des êtres. Mais il reçut le conseil suivant : ‘Le monde regorge de spécialistes en toutes sortes de sciences ! Par contre, ce monde manque de bons spécialistes en dharma.’

Lama suivit ce conseil et entreprit la longue retraite de trois ans et trois mois. ‘Dès le premier jour, j’étais astreint à de longues séances de méditation silencieuse. Les heures passaient si lentement que j’ai bien cru ne pas pouvoir demeurer en retraite !

Mais petit à petit, je l’ai tant appréciée, qu’au terme des trois ans, j’ai demandé à pouvoir recommencer.’ Cette fois – Lama Karta avait 23 ans – on lui conseilla de se rendre en Occident et d’y enseigner le dharma.  Son Éminence  Dorje Chang Kyabje Kalou Rinpoché avait remarqué que Lama Karta se sentait à l’aise avec des personnes d’horizons différents. C’est pourquoi il l’envoya en Occident. Tout d’abord, Lama Karta partit en 1987 pour une durée de cinq ans à Montchardon en France, puis le Vénérable Kalou Rinpoché lui demanda de se rendre en Belgique. Quand Lama Ogyen décéda, Lama Karta prit la direction spirituelle du centre. Durant de nombreuses années, Lama Karta fut le moteur de notre mandala.

Notre Vénérable Lama Karta était un homme remarquable au charisme puissant. Il eut un impact important sur tous ceux qui eurent la chance d’échanger quelques paroles avec lui. Son nom ‘Karta’ est en fait la contraction de Karma Tashi, ce qui signifie ‘action bénéfique’. Ses années pleines d’activités en témoignent : Lama vécut plusieurs vies en une. Il dispensait des enseignements dans toute l’Europe, mais restait disponible à toute heure du jour et de la nuit pour visiter les malades, les mourants ou les prisonniers. Il rendait leur souffrance tolérable. Les mourants trouvaient une fin paisible, grâce à sa présence. Il trouva néanmoins encore le temps de rédiger de nombreux ouvrages sur le bouddhisme. 

 Lama fut le pionnier du projet du nouveau temple : c’est sous sa direction que le temple prit peu à peu forme.

Lama Karta était doué d’une voix remarquable, qui fut même remarquée par Mick Jagger. Une amitié naquit entre eux et Lama était convié à chaque concert des Stones à Forest National. Si vous regardez bien dans le temple, vous ne manquerez pas d’apercevoir un cadeau de Mick Jagger.

Lama Karta enregistra différents CD : par exemple, ‘Tibetan Chants, Buddhist meditation’. Il donna régulièrement des concerts dans l’église des Minimes à Bruxelles, mais également dans le magnifique nouveau temple de Huy.

L’année 2013 fut particulièrement difficile pour nos instituts. Après une longue maladie, notre bien-aimé Lama Karta nous quitta le samedi 23 février 2013 à 10 heures. Lama Karta fut un exemple de sagesse et tolérance tout au long de sa maladie, une maladie qu’il observa avec attention, qu’il combattit, mais qui finit par l’emporter.

Les douleurs insupportables durant les cinq derniers mois de sa vie ne vinrent pas à bout de sa patience et de sa bonté. Son esprit resta lucide jusqu’au tout dernier instant.

Il était en méditation profonde lorsqu’il rendit le dernier souffle.

La dernière volonté de Lama était que nous continuions à nous engager avec la même harmonie pour le bien-être de tous les êtres vivants. Depuis qu’il nous a quittés, bien des choses ont changé : de nombreuses personnes se sont impliquées dans notre mandala et y ont pris des responsabilités en tant que bénévoles.